DÉPLACEMENT À CALAIS : Les députés EDS appellent au retrait de l’arrêté préfectoral et à la fin immédiate des évacuations

DÉPLACEMENT À CALAIS : Les députés EDS appellent au retrait de l’arrêté préfectoral et à la fin immédiate des évacuations

Une délégation de députés Écologie Démocratie Solidarité, composée de Delphine Bagarry, Annie Chapelier, Albane Gaillot, Hubert Julien-Laferrière et Aurélien Taché, était en déplacement à Calais aux côtés des acteurs associatifs présents sur le terrain hier matin. Le groupe EDS condamne fermement la décision de l’État d’interdire les distributions alimentaires aux associations non mandatées par l’État. Les députés du groupe appellent donc au retrait sans délai de l’arrêté préfectoral limitant l’action des associations d’aide aux migrants ainsi qu’à la fin des évacuations quotidiennes.

 

Vendredi 11 septembre dernier, au lendemain d’une rencontre entre le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, et la maire de Calais, Natacha Bouchart, la préfecture du Pas-de-Calais a interdit la distribution de repas aux associations non mandatées par l’État jusqu’à la fin du mois de septembre.

 

Cette mesure ajoute du désespoir à la misère des conditions déjà désastreuses que subissent les 1 500 exilés qui tentent de survivre à Calais et ses environs. Les associations que nous avons rencontrées sont formelles : il ne s’agit nullement de remettre en cause le travail effectué par les deux associations agréées par l’État (la Vie Active et l’Audace) mais leurs actions ne sauraient être suffisantes au regard de la gravité de la situation. Centraliser et limiter les points d’accès à l’eau et à la nourriture revient tout simplement à couper les vivre à de nombreux migrants notamment les plus isolés.

 

Les personnes exilées subissent également un harcèlement quotidien de la part des forces de l’ordre. Toutes les 48 heures, elles se voient déplacer de quelques mètres dans le but d’éviter la constitution de nouveaux camps. L’État mène une politique d’invisibilisation des personnes exilées sans se soucier des atteintes psychologiques que cela engendrent. Le groupe EDS demande l’arrêt immédiat de ces évacuations et la mise en place sans attendre d’une vraie politique d’hébergement pour les femmes, enfants et mineurs non accompagnés dont la présence minoritaire dans les camps accentuent leur vulnérabilité, les dispositifs notamment sanitaires n’étant pas adaptés.

 

Un non-sens humanitaire qui va à l’encontre des principes mêmes de solidarité et de fraternité censés guider les politiques d’accueil. Calais est une impasse, elle-même conséquence d’une non-politique migratoire européenne commune : les personnes sont à la fois empêchées de rester, empêchées de partir, condamnées à survivre au rythme des évacuations quotidiennes.

 

 

 

 

 

 

Aussi, il est urgent que la distribution alimentaire soit de nouveau permise à Calais pour l’ensemble des acteurs associatifs présents sur le terrain. Ainsi, nous renouvelons notre soutien sans faille aux organismes humanitaires qui œuvrent à Calais depuis des années et demandons le retrait sans délai de l’arrêté préfectoral du 11 septembre dernier.

 

Parallèlement, nous sommes conscients que nous ne pourrons pas régler la question migratoire sans une politique commune de l’Union européenne. À ce titre, le groupe Écologie Démocratie Solidarité salue les prises de positions de Ursula von der Leyen hier matin devant le Parlement européen. À une semaine de la présentation de la politique migratoire par la Commission européenne, la cheffe de l’exécutif européen s’est déclarée en faveur de l’abolition du règlement de Dublin conditionnée à un “nouveau mécanisme fort de solidarité”.

 

Convaincus que ce mécanisme doit être la pierre angulaire d’une politique d’accueil et d’intégration européenne solide, le groupe EDS s’inscrit dans cette logique pour que chaque pays de l’UE prenne ses responsabilités sans laisser les pays limitrophes, premières victimes du règlement de Dublin, subir les surcharges d’arrivées. En se dotant d’un tel mécanisme, on supprimerait cette opportunité légale d’expulser qui pèse notamment sur les 45 907 personnes dublinés présentes sur notre territoire.

 

À ce titre, le groupe EDS soutient un mécanisme de solidarité fondé sur le système dit de relocalisation et le partage de responsabilité c’est-à-dire assurer le transfert des personnes ayant besoin d’une protection internationale d’un Etat membre de l’Union vers un autre État en se basant sur des critères objectifs, quantifiables et vérifiables (démographie, PIB total, nombre de demandeurs d’asile et taux de chômage). Chaque accueil serait assujetti d’une aide financière pour assurer le transport et l’aide aux structures d’accueil.

© Groupe Parlementaire Écologie Démocratie Solidarité